Sédentarité chez les enfants et les adolescents : comment lutter ?

Multiplication des écrans, déplacements en voiture, manque d’activité sportive… La sédentarité touche de plus en plus de jeunes et réduit leur capital santé. Mais en les incitant à (se) bouger, la situation peut s’inverser.

 

De la chaise de classe au siège de la voiture en passant par le canapé, les jeunes passent une grande partie de la journée assis.

Selon la docteure Martine Duclos, directrice scientifique de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité, les enfants âgés de 7 ans passent 50 % de la journée assis. Un chiffre qui monte à 75 % chez les adolescents de 15 ans.

À l’origine de cette sédentarité ? Les trajets qui se font de plus en plus en voiture ou en transports en commun et le manque d’exercices sportifs.

Mais surtout, les écrans. En 2020, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a constaté que 49 % des 11-17 ans interrogés passaient plus de 4h30 par jour devant un écran, et/ou avaient moins de 20 minutes d’activité physique quotidienne. Ce que l’Anses désignait comme un « risque sanitaire très élevé ».

Expliquer les risques et bouger en famille

Car le manque d’activité physique a des conséquences sur la santé des jeunes. Problèmes de sommeil, surpoids, masse osseuse et capacités cognitives qui se développent moins bien.

Certains s’exposent, une fois devenus adultes, à des maladies cardiovasculaires ou des problèmes de diabète précoces. Heureusement, à cet âge, la situation n’est pas irréversible.

Dans une récente étude, le cardiologue François Carré a montré qu’en ajoutant deux entraînements de 15 minutes aux cours de sports habituels des collégiens, leur capacité physique augmentait de 235 %.

À la maison, les parents peuvent commencer par expliquer les risques de la sédentarité. Mais aussi limiter le temps d’écran, donner le « bon exemple » en privilégiant les mobilités actives et en faisant du sport, aider les enfants à trouver une activité qui leur fasse plaisir. Ou encore, leur proposer de se bouger ensemble!

L’avis de …

Martine DUCLOS – Médecin endocrinologue et physiologiste au CHU de Clermont-Ferrand, directrice scientifique de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité

« Les conséquences de la sédentarité chez les enfants et les adolescents sont réversibles, mais il faut s’en donner les moyens. L’intérêt de l’école, c’est qu’elle s’adresse à tout le monde.

On peut y dépister les enfants à risques, qui présentent des capacités physiques limitées, en leur prescrivant un programme physique adapté lors des cours d’EPS. On pourrait aussi développer des cours actifs où les enfants seraient moins assis, favoriser les mobilités actives pour aller et rentrer de l’école. Ou tout simplement informer
les enfants, en leur parlant de l’activité physique et de ses bienfaits, tout comme on le fait déjà pour la nutrition.

L’objectif, c’est qu’ils optimisent leur capital santé et qu’ils vivent le plus longtemps en bonne santé. »