Grand Débat National : retour sur la rencontre à l’Espace Van Gogh

Grand Débat National : retour sur la rencontre à l’Espace Van Gogh

Afin d’apporter sa contribution au Grand Débat National voulu par le Président de la République, le Groupe Mutualiste RATP a accueilli une réunion forte d’une centaine d’adhérents et militants le 6 mars 2019, pour leur permettre de s’exprimer et formuler des propositions sur le thème de la santé.

La rencontre s’est déroulée à l’Espace Van Gogh (62 quai de la Rapée 75012 Paris). Animée par la Présidente de Solimut Carole Hazé et par notre Président Olivier Pouyaud, elle s’est structurée autour de deux questions, sur un ton libre et franc :

  • Comment assurer, dans les territoires, un égal accès à la prévention et aux soins de qualité pour tous, à tous les âges ?
  • Comment lever les obstacles financiers à l’accès aux soins ?

Mettre la santé au cœur du Grand Débat, une initiative mutualiste

Les questions de santé sont une préoccupation majeure des Français. Pourtant, aucun des quatre thèmes fixés par le Gouvernement pour cadrer le Grand Débat National n’y faisait référence.

À l’occasion de ce Grand Débat, les mutuelles membres du réseau de la Mutualité Française telles que la nôtre, ont voulu donner aux adhérents, et plus largement à tous nos concitoyens, la possibilité de s’exprimer et d’aller à notre contact.

Des réunions mutualistes ont été proposées sur l’ensemble du territoire, dans le cadre de l’appel lancé par la FNMF via le site web « Place de la Santé – Le grand débat ».

La Mutuelle a donc organisé ce temps d’échange afin d’inscrire la santé et l’accès aux soins au cœur du débat public :

Bilan et propositions

Les propositions qui sont ressorties de cette rencontre alertent sur la montée de véritables angles morts dans l’accès à la santé pour chacun, et sur le besoin urgent de renouer avec les valeurs de solidarité et de partage.

Les principaux points soulevés par nos participants ont été les suivants :

  • Créer davantage de structures de soins pluridisciplinaires dans les déserts médicaux
  • Disposer d’une meilleure attractivité des lieux d’exercice pour les médecins
  • Rétablir des services publics de proximité
  • Améliorer l’accessibilité des soins par une meilleure offre de transports ou d’aide à domicile
  • Interdire tout dépassement d’honoraires
  • Supprimer les taxes sur les mutuelles, afin de redonner du pouvoir d’achat aux Français

« Place de la santé – Le grand débat » à l’Espace Van Gogh : liste des propositions détaillées

Propositions pour la question « Comment assurer, dans les territoires, un égal accès à la prévention et aux soins de qualité pour tous, à tous les âges ? » :

  • Aider à la création de maisons de santé pluridisciplinaires ou de centres de santé dans les territoires dépourvus de professionnels de santé, en impliquant les différentes parties prenantes (ARS / collectivités territoriales / professionnels de santé / hôpital / complémentaires santé…)
  • Rendre attractifs les territoires en manque de professionnels de santé en repensant l’environnement et en réintroduisant du service public (éducation, culture, transports…)
  • Mettre en place des dispositifs de soins ambulants permettant d’aller à la rencontre de patients ne pouvant se déplacer
  • Améliorer les transports pour permettre aux personnes qui ne sont pas véhiculées d’aller se faire soigner
  • Revenir sur la liberté d’installation d’un professionnel de santé en début de carrière en lui imposant d’exercer dans les zones dépourvues de professionnels de santé
  • Développer les conventionnements avec les professionnels de santé
  • Sortir de la logique du tout libéral en santé et permettre d’avoir accès à une permanence des soins en secteur 1, accessible à tous, évitant ainsi de recourir aux urgences pour les soins de premiers recours
  • Imposer un plan de prévention global, pluriannuel, incluant la santé en milieu scolaire et la santé au travail. Pour cela, arrêter de diminuer le nombre d’infirmières scolaires et de médecins du travail
  • Garantir une offre hospitalière publique de qualité et accessible à tous, aussi bien financièrement que géographiquement

Propositions pour la question « Comment lever les obstacles financiers à l’accès aux soins ? » :

  • Revenir à une gestion plus démocratique des organismes de Sécurité sociale en redonnant aux représentants des usagers du système de santé du poids dans la prise de décision
  • Stopper les exonérations de cotisations sociales et les niches fiscales qui entrainent une baisse des recettes pour la Sécurité sociale, remettant en cause le principe de solidarité et de mutualisation
  • Augmenter les recettes de la Sécurité sociale, en élargissant son assiette de financement à l’ensemble des richesses créées, en modulant l’assiette de cotisation en fonction des facteurs sociaux ou écologiques, et en appliquant une taxe supplémentaire aux industriels produisant des produits de consommation dont on sait qu’ils génèrent des problèmes de santé
  • Mettre en place le tiers payant généralisé permettrait de lever les obstacles financiers à l’accès aux soins – Problème : le projet de loi sur la résiliation intra annuelle des contrats de complémentaires santé remettrait en cause le tiers payant dans sa globalité et serait un nouveau coup porté à l’accès aux soins
  • Interdire les dépassements d’honoraires qui sont un réel frein financier à l’accès aux soins et revoir les modes de rémunération des professionnels de santé et le mode d’exercice de la médecine
  • Supprimer les taxes sur les mutuelles afin de faire baisser les cotisations pour que le plus grand nombre puissent accéder à une mutuelle, indispensable pour se soigner correctement
  • Remettre à plat les dispositifs d’accès à la complémentaire santé dont la multiplicité des voies d’accès (11) est contraire aux mécanismes de mutualisation et de solidarité intergénérationnelle

Autres thématiques abordées :

  • Santé des fonctionnaires : que l’État employeur, participe au financement de la complémentaire santé de ses agents comme il l’impose aux entreprises privées
  • Porter la santé dans le débat des élections européennes comme étant un bien commun et non un bien de consommation courante