Nouveau-né : plus de place pour le papa
A compter du 1er juillet 2021, les pères bénéficient de 28 jours de congé paternité, au lieu de 14 auparavant. Une évolution attendue depuis longtemps par des millions de papas qui souhaitent s’impliquer davantage auprès de leur(s) bébé(s), et ce dès leur naissance. Jaqueline Wendland, psychologue, nous explique en quoi ce nouveau rôle est positif pour toute la famille.
L’allongement du congé paternité marque-t-il le début d’une évolution de la place du père au sein de la famille ?
« En réalité, je pense que cette évolution a déjà eu lieu. L’idée d’une exclusivité du lien mère-bébé est déjà un peu dépassée. De plus en plus, le partage devient la norme. Il y a aussi une prise de conscience de l’importance de cette participation active du papa dès la naissance.
Quant aux pères, nous constatons depuis plusieurs années déjà qu’ils ont envie de s’impliquer davantage dans l’éducation de leur enfant, et ce dès la naissance. Ils n’acceptent plus d’être mis de côté en retournant très vite au travail et de ne voir leur enfant que quelques heures par jour. »
En quoi cet allongement du congé paternité est important pour le père ?
« C’est essentiel pour qu’il prenne confiance et investisse son rôle de père. En étant présent auprès du bébé, il va développer son sentiment de compétence parentale. Il va s’affirmer en tant que père et se sentir bien dans ce rôle. »
Quel est le bénéfice pour le bébé ?
« Tout d’abord, il y a le lien d’attachement que le père va créer avec son bébé. Et pour créer ce lien, il faut le connaître, passer du temps avec lui, avoir une proximité physique… C’est grâce à cette présence, en continu, que le père va devenir une figure d’attachement pour le bébé et participer à son sentiment de sécurité.
C’est également une richesse pour le développement de l’enfant. La mère et le père sont complémentaires dans leur façon d’interagir avec leur bébé ; la voix, la façon de parler, de jouer, de porter sont différents. Tout cela est positif pour le bébé, et se ressentira dans son développement affectif, cognitif, psychomoteur… »
Et pour la mère ?
« C’est évidemment un appui moral et c’est la possibilité de partager les tâches. On sait que les jeunes mères qui rentrent chez elles avec leur bébé après un séjour à la maternité sont souvent fragiles. Et lorsque leur conjoint retourne travailler, elles se sentent très seules. C’est une des causes de la dépression du post-partum. Avec le père plus longtemps à leur côté, elles peuvent partager les tâches et passer le relais.
C’est aussi l’occasion d’instaurer une vraie coparentalité. Les parents vont s’accorder sur leur façon d’élever l’enfant. En réalité, on se rend compte qu’un père plus impliqué et plus présent est positif pour tout le monde : pour le père, l’enfant, la mère, mais aussi pour le couple. »
En savoir plus
- Jaqueline Wendland a participé à la commission des « 1 000 premiers jours » (septembre 2020), dirigée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik : lire le rapport en ligne (Format PDF)
- Le PLFSS 2021, qui étend l’allongement du congé paternité
- Nos allocations et rentes : naissance mariage, noces, etc.
- Pour des conseils sur la parentalité : notre coaching santé en ligne
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