Usage excessif des écrans : les dangers sur la santé des enfants

Usage excessif des écrans : les dangers sur la santé des enfants

Télévision, tablette ou smartphone, les écrans s’insinuent partout dans notre vie quotidienne. Quels sont les impacts des écrans sur le développement des enfants ? Comment en contrôler l’usage ?

« Les enfants habitent donc le virtuel […] Ils ne connaissent, ni n’intègrent, ni ne synthétisent comme leurs ascendants. Ils n’ont plus la même tête », écrivait le philosophe Michel Serres, en 2012 dans son livre Petite poucette, à propos de la génération numérique. Avec leur succession très rapide d’images qui captive l’oeil, les écrans possèdent un pouvoir addictif. En France, selon une enquête Ifop, 9 médecins et pédiatres sur 10 établissent un lien avéré entre l’usage des écrans et les difficultés de développement chez l’enfant âgé de 0 à 6 ans.

Perte de contact avec le réel

Pour se développer, un enfant doit interagir et explorer le monde avec ses sens. « Le fait d’être focalisé sur un écran est très perturbant pour l’enfant car il perd le contact avec la mère, le vivant et le réel », explique Juliane Lumbroso, médecin généraliste et psychothérapeute. Selon Santé publique France, un enfant qui reste devant un écran avant l’école a trois fois plus de risques de développer des troubles primaires du langage.

Qu’en est-il de la télévision allumée lors du repas ? Le petit écran capte l’attention des membres de la famille, interfère et réduit les échanges. « À partir du moment où il n’y a pas d’échange, il n’y a aucun apprentissage au niveau de la parole »,  résume la psychothérapeute. Pour ce médecin, les habitudes et le contexte familial jouent un rôle prépondérant dans la phase de développement.

Une question d’équilibre

Le temps d’écran quotidien moyen dépasse 56 minutes chez les enfants de deux ans. Ce chiffre grimpe à 1 h 34 par jour à cinq ans et demi. « Il y a une prise de conscience à avoir. Les parents doivent être présents. C’est à chacun de trouver son ajustement pour cadrer et limiter cet usage des écrans. »

La psychologue Sabine Duflo préconise la méthode des « 4 pas » : pas d’écran le matin, durant le repas, avant de se coucher, ni dans la chambre de l’enfant. Pour les adolescents friands des réseaux sociaux, rien ne sert d’interdire, mieux vaut discuter, contrôler la durée et être attentifs aux contenus regardés.

Fin janvier, Emmanuel Macron a annoncé la création d’un groupe d’experts sur l’impact de l’exposition des jeunes aux écrans. Ses conclusions sont attendues prochainement.

 

Le Doomscrolling, une habitude néfaste
Chez les adolescents, une nouvelle pratique provoque l’inquiétude : le « doomscrolling ». Issu de la contraction des termes anglais doom (« ténèbres ») et scrolling (« défilement »), ce mot signifie « défilement morbide ». Face à ce flot continu d’informations anxiogènes et négatives – nourri par les algorithmes – le niveau d’anxiété augmente chez les jeunes, avec des effets immédiats sur les capacités de mémorisation et la régulation émotionnelle.