Comment se debarrasser de nos complexes ?

Nez trop long, mollets pas assez fins, cheveux trop bouclés… Les complexes apparaissent à l’adolescence et disparaissent souvent au fil des années. Pour certains, les complexes persistent à l’âge adulte et nous gâchent la vie.

« Entre zéro et cinq ans, un enfant est totalement décomplexé. Les complexes naissent après, en fonction des injonctions reçues pendant l’enfance », indique Mathilde Giraud, psychologue clinicienne. Pendant l’adolescence, les corps qui se transforment sont parfois difficiles à accepter.

« Ces injonctions négatives, verbales ou non verbales, proviennent de notre entourage. Avec le temps, elles créent des comportements automatiques », ajoute Mathilde Giraud. Parmi les autres facteurs déterminants, il y a la sensibilité propre à chacun. Certains vont être beaucoup plus perméables à ces injonctions, tandis que d’autres seront moins touchés et se développeront en opposition à ces injonctions.

Une perception déformée

L’observation de soi-même joue également un rôle prépondérant dans le développement des complexes. On s’observe, on se compare, on fait un blocage sur un aspect physique, mais bien souvent, cela se passe dans la tête plus que dans le reflet du miroir.

« C’est quelque chose d’assez pulsionnel. Nous voulons toujours ce que nous n’avons pas car nous allons projeter sur l’autre un idéal. Parfois, le décalage entre ce que la personne voit de soi et que ce qu’elle aimerait être est important », décrypte Mathilde Giraud.

Quand un complexe vire à l’obsession

Définie comme un trouble obsessionnel, la « dysmorphophobie », c’est le fait de focaliser son attention sur un défaut ou une légère imperfection de l’apparence physique. « C’est une pathologie lourde qui touche surtout des personnes qui ont des troubles alimentaires très développés. La personne se voit dans le miroir de façon difforme. Cette vision devient sa réalité », formule la psychologue clinicienne. Ce mal toucherait 2 % de la population mondiale, majoritairement les jeunes.

Vaincre ses complexes

« La clé, c’est d’apprendre à s’aimer soi-même et d’être bienveillant avec son corps. Nous allons alors nous accepter tels que nous sommes et accepter nos propres limites. Développer son amour de soi, son estime de soi, sa confiance en soi et son affirmation de soi nous permet de miser sur d’autres qualités.

Pour mieux vivre avec ses complexes, il est aussi possible d’opter pour des stratégies par rapport à ce qui nous plaît moins dans notre apparence (maquillage, barbe…). Il y a un exercice qui fonctionne bien : tous les jours, observez-vous dans le miroir et répétez-vous que vous vous aimez pour telle raison. Chaque jour, rajoutez une nouvelle qualité physique ou de l’ordre de votre personnalité. À force de mettre en avant le positif, cela fonctionne ! »