La phobie Scolaire : comment aider son enfant

Phobie scolaire : comment aider son enfant ?

Se manifestant par une forte anxiété chez l’enfant et l’adolescent, la phobie scolaire, ou refus scolaire anxieux, fait son grand retour à chaque rentrée. Qu’est-ce que ce phénomène, quels en sont les symptômes et comment le surmonter ? 

La rentrée est souvent source d’excitation pour les enfants. La joie de retrouver les amis après les grandes vacances, l’empressement de raconter ses périples, l’acquisition d’un nouveau cartable, d’un agenda ou encore du dernier stylo à la mode…

Seulement, pour 1 à 5 % des enfants scolarisés en France, la rentrée rime avec angoisse. Il s’agit de phobie scolaire ou de refus scolaire anxieux. C’est en 1941 que le terme « phobie scolaire » est introduit par la psychiatre américaine Adélaïde Johnson. Ce phénomène touche aussi bien les filles que les garçons, bons comme mauvais élèves. Les symptômes sont nombreux et peuvent varier d’un enfant à l’autre.

Parmi eux : migraines, maux de ventre, vomissements, crises d’angoisse, perte d’appétit, troubles du sommeil, repli sur soi ou encore idées noires. Les causes sont propres à chaque enfant (angoisse de séparation, harcèlement scolaire, climat familial compliqué …). Si certains pensent que c’est un caprice, la souffrance qui accompagne cette phobie est à prendre au sérieux.

Quand et comment agir ?

Dès les premiers symptômes, c’est l’ensemble des adultes autour de l’enfant qui doivent agir (enseignants, parents, médecins, encadrants de clubs sportifs…). Le plus tôt sera le mieux.

Il faut entamer un dialogue avec l’enfant afin de comprendre la source de son stress, ses intentions et l’accompagner vers des solutions en collaboration avec les équipes pédagogiques et le personnel de santé (médecin, psychologue, pédopsychiatre…).

Si l’aide apportée par les parents ne suffit pas, un suivi thérapeutique est conseillé. Enfin, la phobie scolaire n’est pas définitive, des alternatives au parcours scolaire classique existent (enseignement à distance, accueil individualisé au sein de l’école), et le retour à l’école est toujours envisageable une fois ce chemin parcouru.

Le témoignage de Marie-Rose Moro

 

Il faut voir la phobie scolaire comme un symptôme, une traduction très forte et douloureuse de l’impossibilité d’aller à l’école.Derrière cette phobie, il y a en réalité d’autres problématiques comme une dépression, un traumatisme lié à l’école ou non, un deuil… que l’enfant ne verbalise pas et qui se traduit par cet état anxieux. Pour l’enfant, comprendre qu’il n’en est pas responsable est un premier pas important. Tout comme savoir qu’il n’est pas seul à en souffrir, cette phobie étant très fréquente. Mais attention, le retour à l’école n’est pas forcément synonyme de guérison. Il faut pouvoir dépasser et régler ce qui se cache derrière, et il n’y a pas de raison de ne pas y arriver !

Marie-Rose Moro – pédopsychiatre et co-auteure du livre Phobie scolaire : retrouver le plaisir d’apprendre

 

En savoir plus :