Premières ruptures amicales : nos conseils pour les surmonter
Parfois vécue avec la même intensité qu’une relation amoureuse, l’amitié connaît aussi ses ruptures. Comment faire face à la fin d’une idylle amicale ? Éléments de réponse avec Mathilde Giraud, psychologue clinicienne.
« L’amitié c’est comme un roseau. Elle peut se plier, se tordre mais jamais se briser. » Nous connaissons tous cette citation sur l’amitié.
La réalité est plus nuancée : il arrive qu’une dispute éclate et que le lien se rompe pour de bon. Cette rupture nous déstabilise, nous chagrine, chamboule nos repères. Lorsque ce lien si intime et structurant finit par se défaire, cela peut entraîner un véritable bouleversement intime. Alors, comment affronter cette épreuve ?
Le pouvoir de la parole
Pour la psychologue clinicienne Mathilde Giraud, le processus de guérison passe avant tout par la parole. En effet, la fin d’une amitié peut s’apparenter à une forme de traumatisme s’il n’est pas « élaboré et intégré » : « Passé le choc de la rupture amicale, il est nécessaire d’en parler pour diminuer l’intensité émotionnelle sur le souvenir traumatique. »
Il faut mettre un sens sur cette rupture et comprendre pourquoi ce lien si fort s’est distendu. Et si vous avez du mal à en parler avec votre entourage, il ne faut pas hésiter à consulter un spécialiste.
Vivre ses émotions
« Une rupture amicale a les mêmes conséquences qu’une rupture amoureuse. Si elle est subie, elle provoque un sentiment de rejet, d’abandon d’une personne qu’on aime. Si cette prise de distance est volontaire, elle fera naître un sentiment de trahison », développe Mathilde Giraud.
Après le choc, place au deuil. « Il faut faire le deuil de la personne qui sort de sa vie, le deuil de cette relation. Comme face à la disparition d’un proche, il faudra passer par les phases de colère, de tristesse et d’acceptation. »
Avec le temps , la douleur s’estompe. L’absence de l’autre devient en quelque sorte familière. Apaisés, nous sommes disposés à nous ouvrir à de nouvelles relations. Dans son ouvrage Ruptures, la philosophe Claire Marin rappelle que les ruptures participent à la construction de soi. « Rompre avec une personne est alors le point de départ d’un recommencement plus général […]. Comme si, dans cette défection de l’amour, on apprenait aussi quelque chose sur soi. »
Comment accompagner vos enfants ?
À l’adolescence, les amitiés sont plus intenses. L’univers affectif se décentre de la famille pour s’axer de façon plus significative dans la sphère sociale. Dès lors, un chagrin d’amitié peut prendre l’allure d’un vrai drame. Chez les adolescents, la fin d’une amitié peut entraîner une perte d’estime et de confiance en soi, qui aura parfois des conséquences sociales importantes comme l’exclusion, l’isolement, voire la phobie scolaire. Alors, quand survient une rupture, pour soutenir au mieux votre enfant, il est fondamental d’accueillir sa parole et de l’écouter s’exprimer sur ce qu’il ressent. Dans ce climat de confiance, les adolescents savent qu’ils peuvent se confier à vous pour surmonter la rupture.
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