Comment dépister les troubles dys chez un enfant ?
En France, 6 à 8% des enfants sont concernés par les troubles du langage et des apprentissages, dits troubles « dys ». Si ces maladies ne guérissent jamais, des soins réguliers permettent de compenser les difficultés qu’elles engendrent au quotidien. D’où l’importance d’un dépistage le plus tôt possible chez les enfants atteints.
Qu’est-ce que les troubles dys ?
Les troubles dys sont des troubles cognitifs spécifiques qui affectent plus ou moins sévèrement les apprentissages comme ceux du langage, de l’écriture ou de la motricité. Ils apparaissent au cours du développement de l’enfant et perdurent à l’âge adulte.
Il existe différents types de troubles qui sont souvent associés les uns aux autres. Ceux touchant le langage écrit sont les plus répandus. Il s’agit de la dyslexie, pour la lecture, et de la dysorthographie, pour l’écriture. Ces deux maladies sont souvent liées et concernent 5 % des enfants. D’autres troubles portent sur le développement de la parole (la dysphasie), la motricité ou les fonctions visuo-spatiales (la dyspraxie) et les activités numériques (la dyscalculie).
Ces troubles apparaissent dès le début des apprentissages, entre 3 et 6 ans. En réalité, en France, les diagnostics ne sont en général posés que vers les 10 ans de l’enfant, ce qui retarde le début des soins. Si, en fin de maternelle, un enfant a encore du mal à faire des phrases, il souffre peut-être de dysphasie ou de dyspraxie. S’il n’arrive pas à suivre les cours en classe de CE1, c’est peut-être une dyslexie. En cas de doute, il faut s’adresser à l’enseignant de l’enfant, puis consulter un médecin généraliste qui, s’il le juge nécessaire, pourra prescrire une consultation chez un orthophoniste.
Un suivi pluri-professionnel
Les troubles dys causent de nombreuses difficultés dans la vie quotidienne, pour passer le permis de conduire, pour lire… Ces conséquences peuvent être atténuées par une prise en charge adaptée.
Elle implique, en fonction des cas, plusieurs professionnels médicaux et paramédicaux, comme un orthophoniste, un psychologue, un psychomotricien… coordonnés par le médecin généraliste. Des aménagements peuvent également être pris à l’école comme le recours à une auxiliaire de vie scolaire ou le placement en classe Ulis (unités localisées pour l’inclusion scolaire).
« Les troubles dys sont rarement dépistés assez tôt. En effet, une dyspraxie peut être interprétée comme de la maladresse et un enfant dysphasique ou dyslexique simplement considéré comme un peu lent. Ces enfants perdent plusieurs années de rééducation et les conséquences vont être importantes tout au long de leur vie. Au handicap du trouble dys s’ajoute un handicap social, un risque d’isolement de l’enfant voire des troubles psychologiques comme la dépression. C’est pourquoi, le dépistage précoce est essentiel. »
Nathalie Groh, Présidente de la Fédération Française des troubles dys