Les troubles musculo-squelettiques en 5 questions

Première cause de maladies professionnelles indemnisées, les troubles musculo-squelettiques (TMS) touchent de nombreux salariés, notamment au sein de la RATP, et nécessitent une vigilance particulière. Comment les reconnaître et diminuer les risques d’apparition de ces troubles au sein du travail?

 

1. Qu’est-ce que les troubles musculo-squelettiques ?

 

« Les troubles musculo-squelettiques sont des atteintes qui peuvent concerner les muscles, les tendons, les nerfs, les ligaments, parfois les os et même les vaisseaux sanguins»

Valérie Jouannique, médecin coordonnateur du service de Prévention et de Santé au Travail de la RATP.

 

En France, 44 492 cas de TMS reconnus par le régime général étaient déclarés en 2019, une augmentation de 60 % depuis 2003 selon l’Assurance maladie. « C’est la première cause de maladies professionnelles déclarée à la RATP », explique-t-elle. Les plus répandues touchent les membres supérieurs (épaules, coudes, poignets, mains, doigts) et le bas du dos, comme les tendinites, le syndrome de la coiffe des rotateurs, celui du canal carpien ou encore les lombalgies.

2. Quels sont les symptômes de ces troubles?

Les symptômes des TMS surviennent lorsqu’il existe un déséquilibre entre les capacités physiques du corps et les sollicitations auxquelles il est exposé, sans avoir des temps de récupérations suffisants. Parmi eux : une fatigue musculaire localisée et persistante, des picotements ou engourdissements, des douleurs lors d’une répétition d’un même mouvement et des raideurs musculaires.

3. Quels sont les facteurs de risques ?

« Les TMS sont traditionnellement liés à des actions répétitives, mais en réalité ils sont multifactoriels et nécessitent une approche plus globale de la situation de travail », affirme le médecin. Le port de charges, les mouvements répétitifs, la charge de travail, la dégradation mécanique des outils, les vibrations de machines, les mauvaises postures… sont des risques directement liés à la situation de travail. Cependant, il existe aussi des caractéristiques personnelles de santé (âge, pathologies), des facteurs sociaux (climat au travail, relations sociales), l’environnement (chaleur, stress), etc.

4. Au travail, comment les prévenir?

« Faire de la prévention, c’est s’intéresser à toute l’organisation du travail, ça nécessite une approche globale », assure-t-elle.

La prévention est, en partie, le rôle des médecins du travail qui connaissent la santé des salariés, le milieu du travail et le terrain. Des études de postes sont faites en partenariat avec les ergonomes et les préventeurs de l’entreprise afin d’identifier les potentiels risques, de se pencher sur l’organisation du travail et de réduire sa pénibilité.

« Par exemple les expérimentations sur les exosquelettes qui permettent une réduction des efforts musculaires sont très bien accueillies par les salariés mais il faut être vigilant quant aux nouveaux risques induits », conclut-elle.

Les TMS représentent 87 % des maladies professionnelles déclarées en France.

5. Quels gestes faire pour limiter les risques d’apparition des TMS?

Avant de démarrer votre journée, étirez-vous et surtout échauffez-vous ! Cela préparera votre corps et vous évitera de faire de mauvais mouvements, de vous bloquer le dos, le cou ou de vous froisser un muscle. N’oubliez pas d’étirer vos mains, vos poignets et votre dos. Enfin, respectez les consignes de sécurité.