L’ostéopathie, pour se faire du bien

L’ostéopathie, pour se faire du bien

On pense généralement à l’ostéopathie pour des douleurs articulaires ou musculaires. Pratiquée aussi dans notre Centre quai de la Rapée, cette thérapie, qui ne guérit pas mais soulage des douleurs et prévient les récidives, a de nombreuses autres indications.

Contrairement aux idées reçues, l’ostéopathie ne soigne pas que le mal de dos. Elle ne consiste pas toujours à faire « craquer » les articulations. Surtout, elle n’a rien d’ésotérique : elle repose sur une bonne connaissance de la mécanique du corps.

Par différentes manipulations, le praticien redonne du mouvement aux articulations, soulage les douleurs d’origine musculaire ou ligamentaire, libère des blocages mécaniques ou des tensions à l’origine de douleurs ou de dysfonctionnements dans les organes. Parce que cette thérapie manuelle prend en compte l’individu dans son ensemble, elle peut aussi bien soulager un mal de dos que des troubles digestifs fonctionnels, un blocage de la mâchoire, une sinusite chronique, des jambes lourdes ou des difficultés à dormir. Les indications sont nombreuses.

Et ça marche ?

De plus en plus de médecins et d’hôpitaux témoignent des bienfaits de cette discipline et l’intègrent dans le parcours de soins de leurs patients, en complément de traitements plus classiques (médicaments, appareillages, kinésithérapie, etc.).

« Nous ne sommes ni médecins ni marabouts. Nous n’avons pas le pouvoir de réparer une fracture, de soigner une infection ou de résorber une tumeur. Mais, en quelques séances, parfois même en une seule, nous pouvons soulager un symptôme ou créer les conditions favorables pour que le corps s’autocorrige (diminution de l’inflammation, rétablissement de la mobilité d’une articulation, amélioration du transit…). Cela fonctionne si la cause du problème est purement mécanique, ce qui est le cas pour beaucoup de pathologies. De même, nous pouvons avoir un rôle préventif, sur les récidives d’otites ou de lumbago par exemple. »

– Paul Maury, l’un des trois ostéopathes du Groupe Mutualiste RATP

Une profession réglementée

Aujourd’hui, tous les ostéopathes en activité doivent justifier d’un diplôme obtenu dans une école agréée par l’État, après cinq, voire six ans d’études à temps plein. Lors de leur cursus, les étudiants apprennent un large panel de techniques : des techniques structurelles, consistant à mobiliser les articulations pour supprimer les tensions et déséquilibres qui empêchent le corps de fonctionner correctement ; des techniques tissulaires, aussi appelées fasciathérapies, qui agissent en douceur sur les membranes recouvrant les organes pour les relâcher ou les assouplir; des techniques crâniennes ; des techniques viscérales, et d’autres encore, plus spécifiques. Les combiner permet d’avoir l’approche du patient la plus personnalisée possible.

Systématiquement, les ostéopathes réalisent par ailleurs un diagnostic complet avant le début de la consultation. Leur objectif est de trouver la cause des signes cliniques, mais aussi de déterminer si le patient relève bien de leur domaine de compétences. S’ils suspectent une pathologie que seul un médecin peut traiter ou une contre-indication aux manipulations (une suspicion de fracture, par exemple), ils renvoient toujours le patient vers son médecin traitant, pour avis médical. L’ostéopathie permet de limiter l’usage de médicaments ou de soigner une douleur que la médecine ne parvient pas bien à traiter par l’allopathie : névralgies, troubles musculo-squelettiques, douleurs post-opératoires persistantes, migraines, etc.

L’ostéopathie chez le nourrisson

Cette thérapie s’adresse à tous, même aux plus petits. Quelques jours après la naissance, un premier bilan ostéopathique permet de repérer et supprimer les éventuels traumatismes laissés par l’accouchement.

Cela peut aider, en complément d’autres traitements, à lever des blocages mécaniques responsables de douleurs ou de troubles fonctionnels: torticolis, coliques, reflux gastrique, mise au sein difficile, «tête plate », etc. Ces problèmes se rétablissent parfois d’eux-mêmes en quelques mois. Mais l’ostéopathe, s’il intervient tôt et si le pédiatre n’y voit pas de contre-indication, peut accélérer le processus.

C’est remboursé ?

Par la Sécurité sociale, non. Par le Groupe Mutualiste RATP, oui. Selon vos garanties, la Mutuelle rembourse sur le forfait « Prestations supplémentaires », qui prend en compte notamment l’ostéopathie, jusqu’à 200€ par an (à 50€ maximum la séance).

Le + : au sein de notre centre de santé (62, quai de la Rapée – Paris 12e), la consultation d’ostéopathie est à 50 €. Vous pouvez donc bénéficier de 4 séances maximum sans reste à charge et sans avance de frais.

En chiffres

  • 34 745 ostéopathes en France en janvier 2021, selon le registre national des ostéopathes (osteopathie.org)
  • 2,4 fois plus qu’il y a 10 ans : ils étaient 14 332 en 2011
  • 5 à 7 ans d’études pour obtenir un diplôme reconnu d’ostéopathe

Témoignages de nos ostéopathes

Quelle est votre formation?

« Après un diplôme en kinésithérapie, j’ai suivi l’une des premières formations à l’ostéopathie en France, dans les années 1980, qui durait sept ans. »

Quelles techniques utilisez-vous ?

« Je m’appuie sur des techniques structurelles, mais aussi sur des techniques douces de resynchronisation musculaire. Je fais « craquer » les articulations quand il le faut, pour réguler les rythmes musculaires à l’origine de certains blocages. »

Vous avez aussi développé une nouvelle approche, l’ostéopathie hémodynamique…

« Oui, il s’agit de techniques basées sur la mobilité des muscles et, plus particulièrement, sur leur motilité. Les muscles se contractent et se relâchent quand on les utilise, mais aussi, plus discrètement, à tout instant. C’est ce qui explique que le sang continue de remonter dans la jambe au repos, quand la pompe musculaire des mollets n’est pas activée par la marche. Cette approche, que nous sommes encore peu nombreux à maîtriser, permet de soigner des troubles vasculaires. Dès les premiers signes (jambes lourdes, etc.), on arrive à prévenir l’apparition de varices. Si celles-ci sont déjà importantes, l’opération ne peut être évitée, mais l’insuffisance veineuse peut ensuite être corrigée, pour éviter les récidives. »

– Hervé Julien, ostéopathe au sein du Groupe Mutualiste RATP

Quelle est votre formation ?

« Diplômée de l’École supérieure d’ostéopathie en 2017, j’ai ensuite suivi des formations complémentaires sur la prise en charge de la femme enceinte et du nourrisson, ainsi qu’en fasciathérapie. Il s’agit, par des manipulations douces, de redonner de la mobilité aux membranes qui enveloppent les organes et les relient entre eux. »

Quelles techniques utilisez-vous ?

« La formation d’ostéopathe étant très complète, j’ai appris toutes les techniques. Cela me permet de les conjuguer pour répondre au mieux aux spécificités de chaque patient. Néanmoins, comme je reçois beaucoup de femmes enceintes et d’enfants, je pratique surtout des manipulations douces. »

Qu’apporte l’ostéopathie aux femmes enceintes ?

« Une séance par trimestre permet de soulager les douleurs de la grossesse, liées aux modifications du corps. Grâce à des techniques adaptées, on peut redonner de la mobilité aux structures pelviennes, abdominales et thoraciques, mais aussi diminuer les troubles respiratoires et digestifs liés à un bébé qui prend de plus en plus de place. »

– Angélique Sainson, ostéopathe au sein du Groupe Mutualiste RATP

Quelle est votre formation ?

« J’ai été exclusivement formé à l’ostéopathie. Après six ans d’études, j’ai obtenu mon diplôme, puis je l’ai complété par des diplômes universitaires : anatomie clinique, ostéopathie du sport, rééducation maxillo-faciale, biomécanique… Mon collègue Hervé Julien m’a aussi transmis son approche hémodynamique. »

Quelles techniques utilisez-vous ?

« J’utilise toutes les techniques efficaces pour les patients. Un peu comme un mécanicien, je retire les tensions et blocages qui, au sein des rouages du corps, sont responsables de problèmes musculaires, digestifs, de mobilité, ORL ou autres. »

Les patients RATP ont-ils des spécificités ?

« Leurs métiers étant très variés, je rencontre aussi bien des agents de bureaux victimes de la sédentarité que des mécaniciens, électriciens, machinistes et autres professionnels souffrant de réaliser des gestes répétés. Des agents de sécurité du GPSR aussi, avec des pathologies proches de celles des sportifs. Comme nous sommes dans l’enceinte du cabinet dentaire de la Mutuelle, nous sommes parfois sollicités pour des problèmes de mâchoires, pour optimiser par exemple l’action d’appareils dentaires. Mais le centre étant ouvert à tous, nous rencontrons en réalité tous les profils de patients. »

– Paul Maury, ostéopathe au sein du Groupe Mutualiste RATP