Pourquoi prenons-nous de bonnes résolutions chaque nouvelle année ?

Vécue comme un nouveau départ, la nouvelle année rime avec bonnes résolutions. Pourquoi avons-nous tendance à nous fixer des objectifs que nous ne tiendrons probablement pas ? D’où vient ce rituel ? Que dit-il de nous ? Éléments de réponse.

 

En 2019, 91 % des Français avaient prévu de prendre de bonnes résolutions, selon l’étude publiée par Qapa, mais 85% n’arrivaient pas à les tenir. Si la crise du Covid-19 a légèrement altéré ce rite presque ancestral, les Français continuent de se fixer de nouveaux objectifs la veille du Nouvel An.

Mais pourquoi nous obstinons-nous à le faire ?
Une première explication dans l’Histoire. Faisons un bond de 4 000 ans en arrière, à l’époque de l’Antiquité avec le rituel des promesses formulées aux Dieux, mis en place par les Babyloniens chaque début d’année. Afin de recommencer l’année sur le bon pied et de préserver les relations, ils promettaient de rendre les outils empruntés et de rembourser leurs dettes. Cette tradition a ensuite été perpétuée par les Romains avec les promesses faites au Dieu des commencements et des fins, Janus. Pour l’anecdote, c’est de son nom qu’est venu le mois de janvier. Aujourd’hui, ce n’est plus aux Dieux que nous formulons nos bonnes résolutions, mais à nous-mêmes.

Se fixer des objectifs réalisables pour éviter les déceptions

Manger plus sainement, faire du sport, arrêter de fumer, boire moins, être plus heureux ou encore réduire les écrans, tant d’objectifs que nous nous fixons, pleins d’ambitions, le plus souvent un verre à la main, sachant pertinemment que nous n’arriverons pas à tous les atteindre.

Chaque nouvelle année est assimilée à un nouveau départ, à une renaissance, à la volonté de devenir une nouvelle personne et changer de vie. C’est également un moyen de faire le bilan des réussites et échecs de l’année passée et ainsi, se tourner vers le futur.

Ce travail d’introspection et d’autodétermination peut être bénéfique, mais attention à ne pas être trop gourmand, au risque d’être déçu et de transformer cette bonne volonté en pression et angoisse ! En bref, de s’infliger une charge mentale supplémentaire. Pour atteindre et respecter ses intentions, il faudrait les concevoir comme des objectifs réalisables à court terme, ne pas hésiter à les renouveler, les améliorer ou au contraire les abaisser au fil de l’année. S’il faut retenir quelque chose de ces bonnes résolutions, c’est de ne pas oublier d’être bienveillant et indulgent envers soi pour que cela reste une coutume constructive.

L’avis de …

David VABDENBOSCH – Psychologue, formateur et conférencier en thérapie ACT

« Le fonctionnement cognitif de l’humain fait qu’il se projette constamment sur l’avenir, anticipe et se fixe des objectifs au quotidien comme avec la “to do list”.

La nouvelle année n’échappe pas à cette règle de bilan et nous situe sur l’achèvement des choses faites ou non. Les bonnes résolutions ont alors un rôle social et déculpabilisant sur le moment. Pour éviter que celles-ci, souvent inatteignables, deviennent une souffrance, je conseille d’adopter la méthode S.P.O.R.T (Spécifique, Positif, Observable, Réaliste et Temporel) qui aide à mieux définir ses objectifs et les tenir. Il faut commencer par les spécifier et définir, éviter d’utiliser la négation comme “ne pas fumer”, cibler des ambitions concrètes qui pourront être observables, réalisables, et les ancrer dans le temps. La clé serait de pouvoir démarrer sa résolution dès le lendemain pour que dans un an davantage de résolutions se réalisent. »