Vérités et idées reçues sur un trouble de l’attention, le TDAH
Qu’est-ce que le Trouble Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) qui touche 6 % des enfants et 3 % des adultes ? Tout savoir sur ce handicap pour mieux l’appréhender.
« Le TDAH est un trouble du neurodéveloppement, soit une atteinte au niveau cérébral qui se répercute sur le comportement », explique Céline Clément, professeure en psychologie et sciences de l’éducation à l’Université de Strasbourg. « Il entraîne un déficit d’attention, de l’hyperactivité et des carences dans les fonctions exécutives comme la planification d’une activité, la flexibilité mentale ou un manque d’inhibition », ajoute-telle. Le TDAH ne relève donc ni d’un défaut d’éducation, d’un trait de caractère ou d’un manque de volonté et touche autant les garçons que les filles.
Un diagnostique indispensable
Au-delà de l’agitation, qui concerne tous les enfants, le médecin prescrit un examen clinique pour prendre en compte tous les éléments : les troubles du sommeil, les aspects métaboliques, l’environnement familial, depuis combien de temps dure cette hyperactivité et si elle empêche le jeune de fonctionner à l’école et dans la vie quotidienne. « Les enfants avec un TDAH ont plus de mal à rentrer dans les apprentissages scolaires à cause du déficit attentionnel qu’en raison de l’hyperactivité. Ils ont aussi du mal à se faire des amis », ajoute-t-elle. Un adulte avec un TDAH ne parvient pas à garder longtemps son travail, a des problèmes de mémoire, affiche une forte impulsivité et un déficit d’inhibition qui peut entraîner des dépendances aux substances ou au jeu, par exemple.
Plusieurs traitements possibles
Un médicament peut être proposé, toujours associé avec de la psychoéducation. Vient ensuite la mise en place de stratégies pour compenser ce déficit. Comment accompagner les devoirs différemment, par exemple ? « En morcelant beaucoup plus le travail scolaire et en essayant d’être très explicite sur ce qu’on attend d’eux », explique-t-elle. Même chose à la maison : difficile de rester assis une heure pendant un repas de famille. « Le besoin de bouger est extrêmement important pour eux parce qu’il les aide ensuite à mieux se concentrer », précise la professeure.
Des stratégies pour compenser
Apprendre à s’organiser, pour les enfants comme pour l’entourage. « Même si le TDAH ne disparaît jamais complètement, ils comprennent mieux leur fonctionnement et, avec un accompagnement, apprennent à mieux se contrôler », indique la spécialiste. Quand l’école et la famille travaillent ensemble, on constate souvent une amélioration des résultats scolaires. « C’est très positif : les enfants montrent fièrement leur devoir ou leur cahier d’écriture, les étudiants arrivent à rendre leurs dossiers à l’heure, etc. Certains arrivent même à expliquer le trouble qui les frappe à leurs copains qui se montrent ensuite plus bienveillants », conclut Céline Clément.