< Previous10 Le Mutualiste RATP • N° 183 • Septembre 2023 MA SANTÉ/DÉCRYPTAGE AMÉLIORER SA CONCENTRATION AVEC LA MÉTHODE POMODORO Développée à la fin des années 1980 par le consultant italien Francesco Cirillo, la technique Pomodoro est un système de gestion du temps. L’objectif : rester concentré sur une seule tâche pendant 25 minutes (appelée séance) à l’aide d’un minuteur, puis prendre 5 minutes de pause et recommencer plusieurs séances avant de faire une longue pause. La promesse ? Adieu la procrastination et les distractions, bonjour l’organisation ! Avec cette technique, le temps devient votre allié et vous appréhendez différemment vos tâches, sans stress. Si vous avez du mal à vous concentrer pendant un long moment, qu’un rien ne vous distrait, que vous avez tendance à repousser à demain ce qui pourrait être fait aujourd’hui et que vous n’arrivez jamais à finir votre to-do-list, cette méthode pourrait vous aider... avec un peu de rigueur. En effet, la rigueur imposée par cette technique oblige à se concentrer et à mobiliser toutes ses capacités mentales sur une tâche unique. Elle permet de mieux gérer son temps, d’améliorer sa concentration, de se fixer des objectifs bien définis, de gagner en organisation, en efficacité et en motivation. Et, enfin, de limiter la fatigue mentale grâce aux pauses régulières. Pour que la méthode fonctionne, voici 5 étapes à suivre à la lettre et à répéter au travail ou pour réviser des examens : 1. Définissez une tâche (traiter ses mails, rédiger un texte, lire un document...). 2. Supprimez toute source de distraction (téléphone en silencieux et hors de portée, boîte mail sans notification ou toutes autres applications de discussions professionnelles). 3. Réglez un minuteur (autre que celui du téléphone) sur 25 minutes et concentrez-vous sur une seule tâche. 4. Une fois les 25 minutes écoulées, prenez une pause de 5 minutes pour vous divertir (marcher, écouter de la musique, faire un thé ou un café...). 5. Ressentez de la satisfaction et recommencez pendant 4 séances avant de prendre une vraie pause de 20 à 30 minutes pour permettre à votre cerveau de souffler et de pouvoir recommencer. Selon son inventeur, cette technique aurait convaincu et changé la vie de 2 millions de personnes. Pourtant, elle ne semble pas adaptée à tous les corps de métiers, notamment les métiers de services qui seraient en contact direct avec la clientèle. Aussi, il peut être difficile d’estimer le temps que nous prendra une tâche et de se limiter à 25 minutes. Dans le cas où le temps imposé par les sessions est trop court, la méthode perd en efficacité et peut imposer une pression du temps. Qu’est-ce que la méthode Pomodoro? Une technique en 5 étapes Quels sont les avantages? Quelles sont les limites? Bien connue chez les étudiants, la méthode Pomodoro serait miraculeuse pour optimiser son temps de travail, stimuler sa productivité et son taux de concentration. Mais comment ça fonctionne et est-ce vraiment fait pour tout le monde ? Décryptage. 25 min. C’est le temps plébiscité pour se concentrer sur une tâche car c’est la durée de concentration optimale du cerveau. © Illustrations : Getty Images Le saviez-vous ? Cette méthode doit son nom au minuteur de cuisine en forme de tomate, appelé Pomodoro en italien, utilisé par Francesco Cirillo quand il était étudiant.11 Septembre 2023 • N° 183 • Le Mutualiste RATP Questions Reponses Souvent présents sur la table du petit déjeuner et lors des goûters après l’école, les jus de fruits industriels font très envie, mais ne sont pas forcément bons pour la santé. Pourquoi ? L’apport en sucre est trop important dans les jus et se rapprocherait presque d’un soda. En effet, dans un verre de 250 ml d’un pur jus d’orange, on retrouve 20 g de sucre, soit l’équivalent de 4 morceaux de sucre. Pour rappel, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande un apport en « sucres libres » de 25 g maximum par jour pour un adulte. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) souligne que la consommation de boissons sucrées, telles que les jus de fruits, doit être inférieure à un verre par jour. Si vous pouvez continuer de boire des jus de fruits pour le plaisir, il faut savoir se limiter ! En effet, en consommation excessive, le jus de fruits et les boissons sucrées augmentent les risques d’obésité et de diabète. Vous l’aurez compris, mieux vaut manger un fruit, qui vous apportera vitamines et satiété, que boire un jus de fruits ! Le petit déjeuner est un repas très important pour démarrer la journée en pleine forme. Pratiques, rapides et séduisantes, les céréales semblent être une bonne idée, pourtant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, toutes les céréales ne sont pas bonnes pour la santé. Le hic ? Elles sont généralement extrêmement sucrées et peuvent provoquer une hypoglycémie, se traduisant par une baisse d’énergie et une sensation de faim et nervosité au cours de la matinée. Afin d’éviter cette sensation désagréable, oubliez les céréales industrielles du type corn flakes et privilégiez des céréales riches en fibres telles que les flocons d’avoine et les mueslis non transformés, bien plus intéressants d’un point de vue nutritionnel. Pour un petit déjeuner complet et riche en fibres, accompagnez vos céréales de fruits secs ou oléagineux avec du lait, des boissons végétales ou du fromage blanc. Les jus de fruits sont-ils mauvais pour la santé ? MA SANTÉ/PRÉVENTION © Illustrations : Getty Images Intolérance, conviction, ou question de goût, le lait d’origine animale ne vous convient pas ? Alors, comment choisir une alternative ? Bien que les apports ne soient pas équivalents au lait de vache (lactose et cholestérol), les boissons végétales produites à partir de céréales ou d’oléagineux sont une très bonne alternative, notamment pour les véganes. Tour d’horizon de quatre boissons végétales et de leurs propriétés. • Le lait de coco est riche en magnésium, zinc et fer. Il est souvent apprécié pour son goût. • Le lait d’amande est la boisson végétale la plus nutritive avec un apport en vitamines A, B et E, en magnésium, calcium et fer. Un bon allié pour le petit déjeuner. • Le lait de noisette apporte une touche gourmande à vos boissons chaudes ou vos gâteaux. Il est riche en magnésium, calcium et fer. • La boisson végétale à l’épeautre est riche en vitamines B, D et E, en magnésium, calcium et fer. Attention aux intolérances au gluten. Céréales au petit déjeuner : est-ce une bonne idée ? Quelle boisson végétale choisir pour remplacer le lait d’origine animale ? ORANGE MA SANTÉ/PRÉVENTION 12 Le Mutualiste RATP • N° 183 • Septembre 2023 Quels sont les symptômes du SPM ? Fringale, changement d’humeur, anxiété, dépres- sion passagère, fatigue, baisse de la libido, douleurs mammaires, troubles digestifs et intestinaux, bal- lonnements, maux de tête, troubles du sommeil.... La liste des symptômes physiques et psycholo- giques du syndrome prémenstruel est longue et varie en fonction des personnes. Selon l’étude amé- ricaine, il semblerait que les symptômes les plus fré- quents soient les envies irrépressibles de nourriture (85 %), l’anxiété (64 %) et la fatigue (57 %). Si les symptômes sont passagers, bénins et n’ont aucune incidence sur la fertilité, ils nuisent à la qualité de vie de nombreuses personnes. Syndrome prémenstruel : de quoi s’agit-il ? Aussi appelé SPM, le syndrome pré- menstruel représente un ensemble de symptômes physiques et émotionnels qui survient habi- tuellement 2 à 7 jours avant les menstruations et prend fin avec leur arrivée ou dans les jours qui suivent. Chaque mois, c’est une épreuve qui peut rendre la vie dure. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), le SPM concernerait 20 à 40 % des femmes en âge de procréer et perturberait la vie sociale, professionnelle et fami- liale d’un tiers d’entre elles. Un chiffre confirmé par une récente étude sur le SPM, orchestrée par une université de méde- cine américaine et menée à l’international chez des femmes âgées entre 18 et 55 ans, où 28,61 % des répondantes déclarent que leurs symptômes interfèrent avec leur vie à chaque cycle. Quelles en sont les causes ? Longtemps expliqué comme des manifes- tations hystériques causées par l’utérus, considéré comme « la cause de toutes les maladies des femmes » dans le « De morbis mulierum » (œuvre gynécologique majeure) du Corpus Hippocraticum (trai- tés médicaux) au cours du IV e -V e siècle av. J.-C., ce syn- drome est théorisé tardi- vement et ses causes restent encore floues. C’est en 1931 que le gynécologue américain Robert T. Frank inscrit le terme « syndrome prémenstruel » dans le monde de la recherche médicale et parle d’un large éventail de symptômes. Les hormones et leurs fluctua- tions au cours du cycle menstruel seraient en partie les causes de ce syndrome ainsi que des carences en magnésium, calcium et sérotonine qui expli- queraient l’impact psychologique du SPM. Comment prévenir le SPM ? De nombreuses techniques existent pour réduire les symptômes du SPM. Leur efficacité varie selon les personnes, il est important d’identifier ses maux pour tenter de les atténuer. La première chose à laquelle il faut s’intéresser est l’hygiène de vie. Il faudra privilégier une alimentation riche en glucides complexes (blé, lentilles, avoine...) et pro- téines et faible en sucre, caféine et alcool, respec- ter son sommeil, pratiquer des activités physiques et relaxantes. Des médicaments peuvent égale- ment être pris pour diminuer les douleurs comme le paracétamol et les anti-inflammatoires, mais avant de se médicamenter, nous vous conseillons de consulter et demander l’avis d’un médecin. • Contrariées, fatiguées, irritées ou encore ballonnées avec la désagréable sensation de s’être fait rouler dessus, le syndrome prémenstruel affecte de nombreuses femmes à chaque cycle. S’il a longtemps été mal compris et tabou, ce problème de santé universel mérite d’être connu de tous. Levons le voile sur le SPM. Le syndrome 4prémenstruel en 28,61 % des personnes menstruées atteintes du SPM déclarent que leurs symptômes interfèrent avec leur vie. © Getty Images questionsLa grenade : votre allié de la rentrée Gorgée de nutriments, la grenade aide à lutter contre le vieillissement cellulaire et prévenir de nombreuses maladies. Un superaliment à manger sans modération pour une rentrée en pleine santé. Ses arilles couleur rubis sont une invitation au voyage. Cultivée au Moyen-Orient et en Méditerranée, la grenade était jusque là peu consommée en Europe du Nord avant de trôner sur tous les rayons sous forme de jus, d’extrait ou de crème pour ses multiples ver- tus thérapeutiques. CONTRE LE VIEILLISSEMENT CELLULAIRE Vous pensiez le thé vert imbattable en ma- tière d’antioxydants ? La grenade en contient trois ou quatre fois plus ! Sa peau et son jus sont riches en tannins et polyphénols, de puis- sants antioxydants qui aident à neutraliser les radicaux libres responsables de vieillissement cellulaire. Une dose régulière de grenade per- met ainsi de prévenir des maladies liées à l’âge comme celle d’Alzheimer. D’ailleurs, si l’ex- trait de pépins de grenade est utilisé en cos- métique, c’est également en raison de cette concentration en antioxydants permettant de lutter contre les signes de l’âge. DES POLYPHÉNOLS POUR PRÉVENIR DE NOMBREUSES MALADIES Les polyphénols présents dans la grenade sont également une arme fatale contre l’apparition et l’évolution de certains can- cers comme ceux de la prostate et du côlon à condition bien sûr d’avoir un régime ali- mentaire équilibré. Grâce à la présence de flavonoïdes, un type de polyphénols, la gre- nade permet également de réduire le taux de mauvais cholestérol et l’hypertension, responsables de maladies cardiovasculaires. En interagissant avec des bactéries présentes dans nos intestins, l’acide pélagique, un autre polyphénol, viendrait également réparer la flore intestinale et soulager des maladies comme celle de Crohn. DES VITAMINES ET MINÉRAUX CONTRE LA FATIGUE Si la rentrée rime avec bonnes résolutions, no- tamment sportives, la grenade est également votre amie. Très riche en vitamines B et C, en magnésium et en potassium, ce fruit permet d’améliorer la récupération sportive et de ré- duire l’apparition des crampes. Pour profiter pleinement de toutes ses vertus, il est conseillé de consommer régulièrement le fruit cru lors de sa saison de septembre à février. Les jus de grenade sont idéaux hors saison, toutefois privilégiez les 100 % pur jus aux boissons trop diluées qui ne contiennent que très peu de grenade. • MA SANTÉ/BIEN MANGER 13 Septembre 2023 • N° 183 • Le Mutualiste RATP © Getty ImagesGRAND ANGLE Les premiers résultats de l’étude Enabee, commandée par Santé Publique France, sur des enfants de 6 à 11 ans rapportent que 13 % d’entre eux auraient « un trouble probable » de santé mentale. Un chiffre qui aurait grimpé avec les effets durables du confinement. Quels sont les moyens donnés aujourd’hui à ce problème de santé publique et comment y pallier ? • La santé mentale des enfants : OÙ EN EST-ON? 14 Le Mutualiste RATP • N° 183 • Septembre 2023 © Getty Images15 GRAND ANGLE Le terme de « santé men- tale » englobe les épi- sodes transitoires et les troubles mentaux de longue haleine comme l’explique Manuel Bouvard, chef du pôle universitaire de psychia- trie de l’enfant et de l’adolescent à Charles Perrens à Bordeaux : « Il faut distinguer dans la santé mentale les difficultés passagères, souvent émotionnelles, des symptômes durables comme l’autisme, la dyslexie, les dépressions ou encore les troubles alimentaires. Il est important de tenir compte de ces variables pour faire un bon diagnostic. » Effet rebond du Covid Ces dernières années, pandémie oblige, s’est trouvée la nécessité de lancer une étude chiffrée intitulée Enabee : on parle, pour les premiers résultats, de 13 % d’en- fants entre 6 et 11 ans qui présenteraient un « trouble » probable de santé mentale, soit 1 enfant sur 10. C’est l’effet confine- ment qui nous permet de mieux com- prendre qu’il s’agit d’une hausse sans appel : « Depuis le Covid, il y a une flambée des troubles surtout émotionnels, reprend Manuel Bouvard, puisqu’on parle d’une augmentation de près de 20 % depuis 2020. Le plus inquiétant, c’est la montée de l’an- xiété et surtout l’épidémie de tentatives de suicide dans une tranche d’âge peu touchée avant, celle des 11-14 ans. » Les confinements auraient donc eu des ef- fets flagrants, mais aussi persistants dans le temps. « Il y a moins de passage aux ur- gences cette année, mais nous ne sommes pas du tout revenus à la situation de 2019 », affirme-t-il. Cette hausse, Manuel Bouvard l’explique par des facteurs multiples de causes et de conséquences : le confinement a augmenté les violences familiales, a en- traîné des ruptures de groupes sociaux (loi- sirs, sport) et a favorisé le stress des parents. Cet ensemble a pu entraîner des déséqui- libres qui ont affecté la santé mentale. De ces chiffres croissants, il faut aussi prendre en compte un autre aspect évo- lutif de nos pratiques, celui de s’intéresser davantage à la santé mentale depuis ces dix dernières années et de mieux diagnos- tiquer les troubles psychiques. « C’est très clair qu’on observe depuis longtemps une augmentation du nombre de cas chez les moins de 18 ans. Mais, dans le même temps, on sait que l’on identifie mieux les troubles chez les enfants car la psychiatrie est moins stigmatisée, on a moins honte d’aller chez le psy » conclut Manuel Bouvard. À Paris, le professeur en pédopsychiatrie Antoine Guédeney constate un maintien des inégalités : « Les enfants qui vont bien vont très bien. Grâce aux confinements du Covid, ils ont pu profiter de la présence de leur famille et notamment de leur père, beaucoup plus présent à la maison. Mais les enfants qui n’allaient pas très bien vont en- core plus mal. Il y a beaucoup de stress chez des familles qui vivent l’isolement. On dit, d’après l’adage, qu’il faut un village pour élever un enfant, c’est-à-dire un cercle so- cial, des moyens, des soutiens. Beaucoup de jeunes parents manquent de cet entourage qui pourrait les aider. » Bien détecter Nombreux sont les parents qui manquent de soutien et développent une grande culpabilité quand ils font face aux problé- matiques de leurs enfants. « Ce ne sont pas les familles qui sont responsables des troubles de leurs enfants de manière gé- nérale, c’est un raccourci trop simple. Le système éducatif est débordé donc l’enjeu est de donner des aides aux parents » dit Manuel Bouvard. Du côté des symptômes, les différentes ressources sur le sujet sont unanimes et donnent des « critères » très clairs. Ce qui doit vous alerter, ce sont des changements flagrants et notables dès la petite enfance : votre enfant ne dort plus, a changé de caractère, a abandonné des activités qu’il aimait, est beaucoup plus ir- ritable et a des colères durables, n’a plus d’appétit, ses notes à l’école chutent sou- dainement, etc. L Septembre 2023 • N° 183 • Le Mutualiste RATP16 S’il est utile de se questionner sur les chan- gements dans votre propre vie de parents et leurs potentiels impacts sur vos enfants, il est primordial de prendre en charge la problématique au bon moment. Dès les trois mois de son enfant adopté à la nais- sance, Élodie a fait face à des difficultés d’endormissement et de grosses crises de colère. En l’accompagnant, dès les premiers signes de troubles émotionnels, elle a aussi changé son regard sur son enfant qui a au- jourd’hui 5 ans : « Jusqu’à présent, j’étais très angoissée parce que je voulais que mon fils soit comme tout le monde et, maintenant, j’ai accepté qu’il soit différent des autres : je suis moins inquiète. Plus il grandit, plus il comprend, on passe énormément de temps à verbaliser les émotions. » Prendre du recul et se faire accompagner Le parcours médical a été compliqué, voire chaotique, pour Élodie, car les interlocu- teurs ont souvent manqué à l’appel : « J’ai été voir le seul pédopsychiatre de notre coin et j’ai fui à la première séance car il avait des méthodes archaïques et inadaptées à notre problématique. Ensuite, nous étions pris en charge par la maison de la parentalité où nous avions une super psychologue qui a finalement déménagé. Après nous avons été sans cesse baladés, sans trouver de pro- fessionnel adapté. J’ai beaucoup pleuré, et j’avais l‘impression que personne n’écoutait notre détresse. Soit les services sont saturés avec plusieurs années d’attente, soit les pro- fessionnels eux-mêmes se sentent démunis. La psychologue du seul Centre Médico- Psychologique pour Enfant et Adolescent (CMPEA) de notre zone n’a pas pu le prendre en charge. Finalement, notre fils voit main- tenant une hypnothérapeute. » L’État a mis en place plusieurs dispositifs qui peuvent aider les parents même s’ils sont souvent pris d’assaut : les CMPEA qui développent des groupes de paroles entre enfants, mais aussi entre parents, les instituts de la pa- rentalité, le dispositif Passerelle qui aide à une réhabilitation sociale et à une prépro- fessionalisation des jeunes de 16 à 25 ans… Le domaine de la pédopsychiatrie est en effet encore trop peu fourni et souvent saturé pour répondre à la demande crois- sante. Selon Claire Hédon, défenseur des droits « 25 départements ne sont pas cou- verts en pédopsychiatrie ou ont des ser- vices uniquement ambulatoires » (propos rapportés par Le Figaro). Sur les divers té- moignages recueillis lors de l’écriture de ce dossier, les parents rapportent avoir dû beaucoup dialoguer avec le personnel 20 % depuis le Covid et les confinements. Les troubles émotionnels chez les enfants ont augmenté de près de 1 enfant sur 10, entre 6 et 11 ans, présenterait un « trouble » probable de santé mentale. Le Mutualiste RATP • N° 183 • Septembre 2023 CONNAISSEZ-VOUS LE DISPOSITIF « MON PARCOURSPSY? » Depuis que la Mutualité française a montré via son Observatoire que 47 % des Français n’allaient pas chez le psychologue à cause du coût, le gouvernement a annoncé la prise en charge des séances de consultation par l’Assurance Maladie et les mutuelles. Depuis avril 2022, « MonParcoursPsy » (anciennement « MonPsy ») permet aux patients de plus de 3 ans d’être pris en charge par un psychologue pour 8 séances maximum. Une première séance avec entretien d’évaluation puis 7 avec un suivi sans dépassement d’honoraires possibles. Plus deGRAND ANGLE 17 scolaire, parfois via le pédopsychiatre, pour « embaucher une personne de plus à la can- tine afin de mieux s’occuper des enfants en difficulté » ou « faire évoluer et améliorer les échanges entre l’enfant et l’enseignant. » Aurélie, maman d’un enfant avec un trouble anxieux et un trouble de la persé- cution, espère un Accompagnant d’Élève en Situation de Handicap (AESH) pour l’entrée en primaire de son fils. En croisant les doigts, elle conseille « d’aller frapper à toutes les portes afin de trouver les outils adéquats pour accompagner son enfant et de le libérer, étape par étape, en se félicitant à chaque fois qu’une problématique est dé- passée et résolue. » Le 10 octobre prochain est la Journée mondiale de la santé men- tale, une occasion de se renseigner davan- tage sur le sujet. • 3 questions à Que pensez-vous des premiers résultats de l’étude Enabee ? Elle parle de mesurer le bien-être des enfants, je trouve déjà cette notion délicate : comment un enfant est-il en mesure de comprendre cette notion ? Ensuite, il ne faut pas confondre bien-être et santé mentale : vous pouvez vous sentir bien, tout en étant en dépression. Cela dépend de la façon dont vous êtes soigné. Ce qui est important, ce sont les études épidémiologiques et longitudinales, comme celle du Danemark, qui permettent de comprendre la fréquence réelle des troubles mentaux des enfants. Elles recoupent des données très précises sur des années qui font des liens clairs par exemple entre consommation de cannabis et déclenchement de dépression majeure. En France, nous n’avons rien d’aussi précis permettant d’avancer sur la prise en charge et la prévention. Que sait la science de la façon dont arrivent les troubles mentaux ? Le plus important à comprendre c’est que ce n’est jamais une cause unique. C’est multifactoriel et séquentiel : il y a toujours une vulnérabilité génétique qui doit être ensuite mise en œuvre par l’environnement physique ou relationnel pour déclencher le trouble. Quand on est parent, on se sent toujours responsable et coupable. D’où la nécessité de la prévention précoce c’est-à-dire de repérer un seuil dépassé. Pour cela, il faut mieux connaître le développement précoce de l’enfant et ses étapes importantes. Il n’y a rien de facile, on apprend par essai ou erreur, mais une fois le problème détecté, il faut mettre les bons moyens en œuvre sans se sentir coupable. Avec la pénurie de pédopsychiatres, vers qui se tourner ? L’idéal, ce serait de faire appel au pédopsychiatre quand il en faut vraiment un, c’est-à-dire quand le problème est grave. Une puéricultrice, une infirmière de soins avancés ou un médecin généraliste convenablement formé peuvent vous résoudre 9 fois sur 10 des histoires de bébés et d’enfants avec succès. C’est ce qui existe dans la plupart des pays développés autour de chez nous. Souvent, les parents cherchent des ressources sur Internet ou dans les magazines. Cette idée que la science et les études poussées peuvent apporter des réponses au quotidien est très peu répandue dans les professions de santé en France. Il faut absolument mieux former les professionnels de santé qui sont en première ligne. • « Mieux former les professionnels de santé en première ligne » Professeur de pédopsychiatrie à l’hôpital Bichat et auteur Antoine Guédeney Septembre 2023 • N° 183 • Le Mutualiste RATP © Getty Images © DRMES DROITS MA VIE PERSO Disponible 7 jours sur 7 de 9 h à 23 h, le 3018 est un dispositif d’écoute (gratuit, anonyme et confidentiel) pour les victimes de harcèlement en ligne, notamment les enfants et les adolescents. Cyberharcèlement, « revenge porn », chantage à la webcam, usurpation d’identité, exposition à des contenus violents…, les opérateurs du 3018 sont en capacité de prendre en charge toutes les situations de violence numérique. En plus du numéro, une application est mise à disposition des victimes. Elle leur permet d’échanger avec les professionnels du 3018 et de stocker des preuves du harcèlement. • BOURSE ÉTUDIANTE : LES NOUVEAUTÉS DE LA RENTRÉE 2023 Pour faire face à l’inflation entraînant des difficultés financières chez les étudiants, les barèmes d’éligibilité à la bourse ont été revalorisés de 6 % à la rentrée et les montants des versements augmentés à hauteur de 37 euros. L’impact ? 35 000 étudiants supplémentaires seraient désormais boursiers pour l’année scolaire 2023-2024 et 1 étudiant boursier sur 5 pourra bénéficier d’une augmentation du montant de sa bourse. En effet, la revalorisation ne concerne pas uniquement le premier échelon de bourse (0bis), mais également les autres. Des étudiants anciennement à l’échelon 0bis pourraient passer à l’échelon 1 et voir leur bourse passer de 1301 euros sur une année complète, à 2 596 euros, soit une augmentation de près de 50 %. • FIN DES TARIFS RÉGLEMENTÉS POUR LE GAZ : QUEL IMPACT SUR VOTRE CONTRAT? Conformément à la loi énergie-climat du 8 novembre 2019, les tarifs réglementés de vente de gaz naturel, à l’ensemble des particuliers et des copropriétés, anciennement fixés par les pouvoirs publics ne le sont plus depuis le 1 er juillet 2023. Cela signifie que le prix du gaz est fixé selon la loi du marché et défini par les fournisseurs. 5 millions de Français ont été impactés par ce changement et ont dû choisir une nouvelle offre de marché avant le 30 juin 2023. Dans le cas où vous êtes concernés et n’avez pas changé de contrat à temps, vous avez été basculé par défaut sur une offre générique de votre fournisseur de gaz. Si elle ne vous convient pas, vous pouvez la résilier à tout moment et comparer les offres sur le site du médiateur national de l’énergie. Cependant, le bouclier tarifaire pour le gaz naturel est prolongé jusqu’à la fin de l’année et permet de limiter l’augmentation significative des prix. 3018 : un numéro national pour les victimes de Plus d’infos sur le site service-public.fr cyberhàrcelement © Gettyimages © Gettyimages 18 Le Mutualiste RATP • N° 183 • Septembre 2023MA VIE PERSO/SANTÉ BIEN-ÊTRE QU’EST-CE QUE LE DANCE WORKOUT ? Centré sur le plaisir et l’amusement, le dance workout est un mélange de fitness et de danse adapté à tous les âges et niveaux. C’est idéal pour se libérer du stress quotidien et améliorer sa condition physique, un peu comme la Zumba. Si ça fait longtemps que vous êtes fâché avec les salles de sport, le dance workout est une bonne alternative pour vous réconcilier avec elles, car vous n’aurez pas l’impression de faire du sport. En effet, le principe est plutôt simple : enchainer les exercices de fitness en musique en créant des chorégraphies. La musique invite au lâcher-prise et vous motive et les exercices ont pour objectifs d’améliorer l’endurance, la coordination et faire travailler le cardio. Et oui, danser ce n’est pas de tout repos ! COMMENT SE DÉROULENT LES SÉANCES ? En salle avec un.e coach ou dans votre salon devant une vidéo, les séances qui durent entre 30 et 45 minutes peuvent se pratiquer un peu partout (avec une connexion Internet). Niveau musique, il y en a pour tous les goûts : année 1980, musique latine, dancehall ou encore des séances spéciales Taylor Swift. Souvent, l’activité démarre avec un échauffement de tout le corps, puis un entrainement principal, sans pause, en rythme avec la musique pouvant faire travailler tout le corps ou cibler des parties du corps, puis un étirement pour finir en douceur. Les entrainements ressemblent à des chorégraphies que vous pourrez répéter chez vous. L’avantage de cette activité reste de faire travailler son cardio et de renforcer ses muscles, sans s’en rendre compte, en répétant des mouvements du type squats avec des haltères et autres poids. QUELS SONT LES BIENFAITS DE CETTE ACTIVITÉ ? Comme tous les sports, le premier avantage de la danse cardio est de pratiquer une activité et maintenir sa forme physique. Voici une liste, non exhaustive, des bienfaits du dance workout : • il mêle endurance, musculation et amusement ; • il permet de brûler des calories et de renforcer ses capacités cardio ; • il améliore le système circulatoire ; • il fait travailler la coordination des mouvements et la mémoire ; • il fait gagner en souplesse ; • il réduit le stress et rebooste la confiance en soi ; • enfin, il ne nécessite pas d’équipement particulier. • booster votre cardio en dansant LE SAVIEZ-VOUS? Ce sport très complet vous donnera une sensation de bien-être immédiat et vous permettra de vous évader, le tout sans avoir la sensation de faire du sport. Enfilez vos baskets et lancez-vous, ça libère ! © Gettyimages 19 Septembre 2023 • N° 183 • Le Mutualiste RATP Danser et se défouler ou alors faire du cardio et se maintenir en forme ? Pourquoi choisir lorsqu’on peut faire les deux en même temps ! Dites bonjour au Dance workout, ou danse cardio en français, une activité aussi amusante que sportive.Next >