< Previous3 Slogan lancé dans les années 1960 par un fabricant de podomètres, cette idée des « 10 000 pas par jour » a été reprise dans le monde entier et est devenue la cible quotidienne à atteindre pour se maintenir en forme. Alors, fausse croyance ou réel intérêt pour la santé ? Aucune recherche ne démontre que faire au minimum 10 000 pas par jour augmente considérablement l’espérance de vie et procure des bienfaits sur la santé. De son côté, l’OMS recommande aux adultes âgés de 18 à 64 ans de consacrer au moins 150 à 300 minutes par semaine à une activité d’endurance d’intensité modérée. Cependant, marcher reste un très bon réflexe pour préserver sa santé. Marcher un minimum de 6 000 à 8 000 pas, selon son âge, suffirait à avoir un effet protecteur concernant les maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, cancers, diabète de type 2…). 3 Actuellement, le dépistage des IST peut être réalisé de deux façons : - soit, gratuitement en passant par les CeGIDD (centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic) ; - soit, en passant par un médecin afin d'obtenir une ordonnance pour être dépisté et pris en charge. Problématique, lorsque les chiffres de la récente étude de Santé Publique France démontrent que les IST bactériennes (hors VIH) ont réaugmenté en 2021 et touchent particulièrement les 15-24 ans. Pour y remédier, les personnes de moins de 26 ans pourront bientôt se faire dépister gratuitement et sans ordonnance au moindre doute. C’est la loi du 23 décembre 2022 de financement de la sécurité sociale pour 2023 qui prévoit la prise en charge intégrale du dépistage de toutes les IST en plus de celui du VIH, gratuit depuis le 1 er janvier 2022. Un arrêté est attendu à ce sujet. Santé Publique France le dit : « Un dépistage précoce des personnes et de leurs partenaires, suivi d’une mise sous traitement rapide, est indispensable pour interrompre les chaines de transmission. » Faut-il vraiment faire 10 000 pas par jour? © Illustrations : Gettyimages MA SANTÉ/PRÉVENTION 3 Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), un adulte devrait boire 1,5 L d’eau, soit six à huit grands verres par jour pour le bien de son organisme, en fonction de sa morphologie, de l’environnement extérieur et de son mode de vie. En effet, le corps d’un adulte est composé à plus de 60 % d’eau, et une partie de celle-ci est évacuée quotidiennement par la transpiration, les urines, la respiration, les larmes, etc. En moyenne, 2 litres d’eau s’échapperaient de notre corps par jour, donc pour compenser cette perte il faut boire au minimum 1,5 L sans se limiter (hors contre-indication médicale). Attention, il ne faut pas attendre de ressentir la soif pour s’hydrater mais boire régulièrement ! Notamment pour les personnes âgées, dont la sensation de soif est amoindrie avec l’âge et les enfants qui n’y pensent pas. Pourquoi boire 1,5 L d’eau par jour? IST : quelles nouveautés sur le dépistage? 10 Le Mutualiste RATP • N° 181 • Mars 202311 Mars 2023 • N° 181 • Le Mutualiste RATP MA SANTÉ/PRÉVENTION 3 Quels sont les symptômes de ces troubles ? Les symptômes des TMS surviennent lorsqu’il existe un déséquilibre entre les capacités phy- siques du corps et les sollicitations auxquelles il est exposé, sans avoir des temps de récupé- rations suffisants. Parmi eux : une fatigue mus- culaire localisée et persistante, des picotements ou engourdissements, des douleurs lors d’une répétition d’un même mouvement et des rai- deurs musculaires. 3 Quels gestes faire pour limiter les risques d’apparition des TMS ? Avant de démarrer votre journée, étirez-vous et surtout échauffez-vous ! Cela préparera votre corps et vous évitera de faire de mauvais mouvements, de vous bloquer le dos, le cou ou de vous froisser un muscle. N’oubliez pas d’étirer vos mains, vos poignets et votre dos. Enfin, respectez les consignes de sécurité. • 3 Qu’est-ce que les troubles musculo- squelettiques ? « Les troubles musculo-squelettiques sont des atteintes qui peuvent concerner les muscles, les tendons, les nerfs, les li- gaments, parfois les os et même les vaisseaux sanguins », selon Valé- rie Jouannique, médecin coor- donnateur du service de Pré- vention et de Santé au Travail de la RATP. En France, 44 492 cas de TMS reconnus par le régime général étaient déclarés en 2019, une augmentation de 60 % depuis 2003 selon l’Assurance maladie. « C’est la première cause de mala- dies professionnelles déclarée à la RATP », explique-t-elle. Les plus répandues touchent les membres supérieurs (épaules, coudes, poignets, mains, doigts) et le bas du dos, comme les tendinites, le syndrome de la coiffe des rotateurs, celui du canal carpien ou encore les lombalgies. 3 Quels sont les facteurs de risques ? « Les TMS sont traditionnellement liés à des actions répétitives, mais en réalité ils sont multifactoriels et nécessitent une ap- proche plus globale de la situation de travail », affirme le mé- decin. Le port de charges, les mouvements répétitifs, la charge de travail, la dégradation mécanique des outils, les vibrations de machines, les mauvaises postures... sont des risques di- rectement liés à la situation de travail. Cependant, il existe aussi des caractéristiques person- nelles de santé (âge, pathologies), des facteurs sociaux (climat au travail, re- lations sociales), l’environnement (chaleur, stress), etc. 3 Au travail, comment les prévenir ? « Faire de la prévention, c’est s’intéresser à toute l’organisation du travail, ça nécessite une approche globale » , assure-t-elle. La prévention est, en partie, le rôle des médecins du travail qui connaissent la santé des salariés, le milieu du travail et le terrain. Des études de postes sont faites en partenariat avec les ergonomes et les préven- teurs de l’entreprise afin d’identifier les potentiels risques, de se pencher sur l’organisation du travail et de réduire sa pénibilité. « Par exemple les expérimentations sur les exosquelettes qui permettent une réduction des efforts musculaires sont très bien accueillies par les salariés mais il faut être vigilant quant aux nouveaux risques induits », conclut-elle. Les troubles musculo- squelettiques Première cause de maladies professionnelles indemnisées, les troubles musculo-squelettiques (TMS) touchent de nombreux salariés, notamment au sein de la RATP, et nécessitent une vigilance particulière. Comment les reconnaître et diminuer les risques d’apparition de ces troubles au sein du travail ? © Gettyimages 87 % des maladies professionnelles déclarées en France. Les TMS représentent 5enquestionsComment s’alimenter avant et après une séance de sport? Pratiquer une activité physique régulière aide à se maintenir en forme. Mais pour tenir le rythme, il est important de se nourrir correctement. Alors quels aliments privilégier et pour quelles séances de sport ? MANGER AVANT OU APRÈS UNE SÉANCE DE SPORT ? Lorsque le corps réalise un effort, il puise dans ses réserves. C’est pourquoi il est conseillé de manger avant de se lancer dans une activité sportive, pour faire le plein d’énergie et éviter les crises d’hypoglycémie. Attention, il ne faut pas manger n’importe quand ! Pour éviter que la digestion ne ralentisse votre cadence, prévoyez le repas 3 heures avant la séance. Boire de l’eau environ toutes les 15 minutes permet de com- penser l’eau perdue dans la transpiration. Après la séance, le corps a besoin de récupérer : amandes et fruits secs constituent de parfaits encas ! MANGER OUI, MAIS COMMENT ? Pour une séance de sport peu intensive et courte, manger une barre de céréale juste avant suffit. En revanche, pour les entraîne- ments d’au moins 45 minutes, consommer des sucres lents comme les pâtes, avec des légumes et une viande maigre (volaille par exemple) est fortement conseillé. Ces aliments donnent une sensation de satiété sans alourdir l’estomac. Pour une séance de musculation, rien de tel que les protéines et antioxydants, qui régé- nèreront la fibre musculaire. En revanche, les plats épicés sont à proscrire pour éviter tout inconfort intestinal. PROTÉINES, GLUCIDES, LIPIDES… À QUOI SERVENT-ILS ? Présentes dans la viande, le poisson et les œufs, les protéines favorisent la prise de muscle, la récupération et l’endurance grâce aux acides aminés. Elles constituent une source d’éner- gie, tout comme les glucides. Ces derniers se trouvent dans les fruits, les légumineuses et les produits céréaliers. Transformés sous la forme de glycogène dans le muscle, ils permettent un effort prolongé ou intense au corps. Enfin, les lipides stockent l’énergie produite par les protéines et les glucides. Le beurre et les huiles végétales en contiennent bon nombre. Mais en trop grande quantité, ils peuvent être néfastes pour la santé à cause de leur apport en gras. Il ne faut pas en abuser ! VÉGÉTARIENS : 5 ALIMENTS POUR COMPENSER LES PROTÉINES ANIMALES - Le quinoa - Les noix - Les lentilles - Le tofu - Les abricots secs • © Getty Images MA SANTÉ/BIEN MANGER 12 Le Mutualiste RATP • N° 181 • Mars 2023GRAND ANGLE Ils accompagnent une mère, un frère, un mari, un enfant ou un ami. Ils s’occupent des courses, du ménage, des repas quand leurs proches, dépendants, ne sont pas en mesure de le faire. Ils assurent un soutien moral. En France, près de 10 millions de personnes sont des aidants. • DÉPENDANCE : mieux aider les aidants à prendre soin de leurs proches © Getty Images 13 Mars 2023 • N° 181 • Le Mutualiste RATPhaque semaine, souvent chaque jour, ils rendent visite à un proche dépen- dant. Dans certains cas, il s’agit d’un conjoint ou d’un parent qui vit sous le même toit. En 2021, 9,3 millions de Français déclaraient porter une aide régulière à un proche et parmi eux, 500 000 sont des mineurs 1 . Ces aidants apportent une aide domestique, mais aussi du réconfort, une aide administrative ou encore une assistance pour les déplacements, les soins, les gestes du quo- tidien. Ils jouent un rôle majeur dans le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie. Dans la moitié des cas, c’est l’âge qui déclenche un besoin d’aide. Il arrive aussi que ce soit la maladie ou un handicap. Selon le dernier baromètre annuel des aidants de la Fondation APRIL 2 , près de deux tiers des aidants sont des femmes, près de 60 % ont plus de 50 ans et 70 % sont des actifs. Cet accompagnement vient donc souvent en paral- lèle d’une vie familiale et professionnelle bien remplie. Malgré cela, un aidant sur cinq indique passer plus de 20 heures par semaine avec son aidé, et 35 % des aidants accompagnent plu- sieurs personnes. Cet investissement émotionnel et en temps est conséquent et peut avoir des répercussions sur la santé : 29 % des aidants pointent des consé- quences négatives sur leur moral et sur la qualité de leur sommeil. La moitié se sent seuls. Ce sen- timent de solitude est particulièrement fort chez les femmes, les aidants qui vivent sous le même toit que la personne aidée, et ceux qui accom- pagnent leur conjoint. Plus de 80 % des aidants ont besoin de soutien financier ou matériel. De manière générale, ils se disent fatigués et souffrent d’un manque de reconnaissance. C 14 Le Mutualiste RATP • N° 181 • Mars 2023 ÊTRE AIDANT NE SIGNIFIE PAS ÊTRE SEUL ! Au travers de MPGR Assistance, la Mutuelle est là pour vous assister et vous proposer un accompagnement global au quotidien. Le but : permettre aux aidants de prendre soin d’eux et de concilier vie professionnelle, personnelle et rôle d’aidant. Gratuit et réservé à nos adhérents et leurs proches. Retrouvez plu s d'informations sur le site Internetde la Mutuelle.« La Nation doit soutenir cette formidable solidarité humaine » C’est en 2008, à l’occasion du troisième plan « Alzheimer et maladies apparentées » que l’État affiche pour la première fois le soutien aux aidants comme un objectif premier. Y sont abordées les questions de répit et d’ac- compagnement des aidants, le statut spéci- fique ouvrant droit à la formation, la santé de ces derniers… Et c’est seulement en 2015 que la loi d’adaptation de la société au vieil- lissement définit le « proche aidant » : « Est considéré comme proche aidant d’une per- sonne âgée son conjoint, le partenaire avec qui elle a conclu un pacte civil de solidarité ou son concubin, un parent ou un allié, définis comme aidants familiaux, ou une personne résidant avec elle ou entretenant avec elle des liens étroits et stables, qui lui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non pro- fessionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne ». « Les aidants jouent un rôle majeur auprès des personnes en situation de handicap, sou- vent pendant une grande partie de leur vie. Ils sont précieux au quotidien et permettent aux aidés de se réaliser pleinement. Qu’il s’agisse d’un enfant, d’un conjoint, d’un frère, d’une sœur, d’un parent ou d’un ami, leur présence est inestimable pour les personnes aidées. La Nation doit soutenir cette formidable solidarité humaine », déclarait la ministre délé- guée chargée des Personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq le 6 octobre 2022, lors de la Journée nationale des aidants. 15 Mars 2023 • N° 181 • Le Mutualiste RATP GRAND ANGLE © Getty Images 45 % des aidants souffrent de solitude. 35 % des aidants accompagnent plusieurs personnes.16 Le Mutualiste RATP • N° 181 • Mars 2023 Éviter l’isolement et l’épuisement À cette occasion, le gouvernement a présenté les nouvelles pistes de travail pour soutenir les aidants : une stratégie nationale plurian- nuelle a été lancée en ce début d’année 2023. Élaborée avec les associations représentatives des aidants, elle ambitionne d’éviter l’isole- ment et l’épuisement des aidants, faciliter leur quotidien et leur permettre de mieux concilier aide et vie professionnelle. Pour les aidants salariés, un congé proche aidant a vu le jour. Sous certaines conditions, il permet de suspendre ou de réduire son acti- vité professionnelle, pour une durée maxi- mum de 3 mois consécutifs. Une manière de souffler un peu. Ce congé ne peut pas être refusé par l’employeur. Il n’est pas rémunéré mais peut être indemnisé via l’allocation jour- nalière de congé de proche aidant (AJPA). Depuis le 1 er janvier 2023, le montant de cette allocation est de 62,44 euros par jour. D’autre part, les personnes âgées bénéfi- ciaires de l’allocation personnalisée d’auto- nomie (APA) peuvent l’utiliser pour employer leur aidant (à l’exception du conjoint) en tant qu’aide à domicile. Sous conditions, l’ai- dant qui devient salarié de son proche peut cumuler cette activité avec une autre activité professionnelle. Pour soutenir les aidants, et leur proposer des solutions de répit, encore faut-il que les personnes se reconnaissent comme aidants et se sentent légitimes à en bénéficier. Or, un tiers des aidants n’a jamais entendu parler de ce statut et seuls 53 % des aidants se recon- naissent dans ce terme. Les associations, les professionnels de santé ou acteurs médico- sociaux ont un rôle à jouer pour aider les aidants à se reconnaître comme tels. Soutien psy, ateliers bien-être, temps libre Pour obtenir du soutien, des conseils, de l’in- formation, les aidants peuvent se tourner vers les Plateformes d’accompagnement et de répit (PFR). Elles proposent parfois des services comme du soutien psychologique, des ateliers bien-être, des loisirs, des temps de convivialité et d’écoute. Elles peuvent aussi orienter les aidants qui ont besoin d’un peu de repos vers les solutions existantes près de chez eux. Quand ils passent leur temps à aider les autres, le temps pour eux se fait rare. Les PFR proposent donc des « forfaits temps libre ». Une manière de permettre aux aidants de bénéficier d’heures de temps libre dans l’an- née, pour s’occuper d’eux. Il s’agit de ménager du temps pour l’aidant, pour sa vie profes- sionnelle ou personnelle et de prévenir une situation d’épuisement de l’aidant. Pendant ces créneaux, d’une à quelques heures, un professionnel prend le relais auprès de la per- sonne aidée. Une participation financière de 5 euros par heure d’intervention est généra- lement demandée aux familles. Quand quelques heures dans l’année ne suf- fisent pas, d’autres solutions existent. Cela peut prendre la forme d’un accueil temporaire de la personne aidée en établissement ou famille d’accueil. Un relais à domicile peut aussi être envisagé pour préserver les repères et le rythme de vie de la personne aidée. Dans ce cas, un pro- fessionnel ou un bénévole intervient en relais de l’aidant pour une demi-journée ou pour une GRAND ANGLE journée. Mais ces solutions sont souvent coû- teuses. Un forfait répit existe pour les aidants bénéficiaires de l’allocation pour l’autonomie (APA). Certaines mutuelles, complémentaires santé ou assurances peuvent proposer d’en financer une partie. Une seule Maison de répit existe pour l’heure en France. Elle est à Lyon. Cette solution d’hébergement et d’accompagnement peut accueillir pour la journée ou pour des séjours courts et réguliers, la personne aidée et/ou ses aidants. Des activités thérapeutiques, sociales ou de bien-être sont proposées et une surveillance médicale est assurée. Des aides et dispositifs de soutien qui sont appelés à se développer : 57 % des Français envisagent un jour de devenir aidant. • 1. https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/ files/2023-02/ER1255MAJ1002.pdf 2. https://www.fondation-april.org/comprendre/barome- tre-et-etudes-aidants. La fondation est à but non lucratif. Le témoignage de… « Je m’occupe de mon père de 93 ans et de mes deux frères. Mon père est encore mobile, mais il a besoin de beaucoup de présence. Il est tout seul dans une maison, donc il faut lui faire les courses, le ménage… Il n’accepte que moi, et refuse toute femme de ménage ou aide à domicile. Je l’ai au téléphone tous les jours, et quand j’ai un peu de temps, je me déplace. Mes deux frères sont handicapés. Mon frère aîné, 65 ans, a suffisamment d’autonomie pour être dans un petit appartement, mais il ne comprend pas ce qu’il lit, il est très vulnérable. Il s’est retrouvé en surendettement à cause de personnes qui ont abusé de sa fragilité pour lui faire signer des crédits. Mon second frère est beaucoup plus handicapé. Il est en établissement mais je l’ai longtemps gardé les week-ends, pour qu’il garde un lien avec la famille. Il fallait le laver, l’habiller, le faire manger, l’occuper… Du lever au coucher. Dans les deux cas, ce sont des handicaps de naissance. Donc, je m’occupe d’eux depuis mon enfance. Évidemment, j’ai toujours travaillé. J’ai d’ailleurs commencé à travailler très tôt, à 16 ans. Je vais avoir 59 ans. Il ne me reste pas beaucoup de temps pour moi. Je m’évade grâce à la musique, dès que je peux. Au moins dans la tête, ça fait du bien. J’ai commencé le piano quand j’étais en internat. Sur mon heure de déjeuner, je pratique la clarinette. Tous les jours, pendant trois quarts d’heure. C’est du temps grignoté. J’ai refusé de construire une famille, d’autant que je risquais d’avoir des enfants handicapés. J’ai toujours été trop investie auprès de mes proches pour que quelqu’un accepte de partager sa vie avec moi. Je n’ai donc jamais envisagé de construire une vie à deux. Ça va me pénaliser maintenant. Je vieillis, et le jour où mon père s’en ira, je n’aurai plus personne. Je n’ai jamais pu développer de vie personnelle. Je suis très seule, donc le moral n’est pas terrible… Ce qui manque, quand on s’occupe presque 24h/24 de quelqu’un, ce sont les relais. Je me suis usée physiquement, et j’ai laissé ma vie filer sans m’occuper de moi parce que je n’ai jamais eu de relais. Ces dernières années, j’arrive à m’octroyer une semaine de vacances à moi. Tout le monde est prévenu mais en l'absence de relais, mon frère aîné m’appelle quand même quatre ou cinq fois par jour. Et j’appelle mon père tous les jours. » • Conceptrice transport au sein de la RATP, aidante de son père et de ses deux frères. Thérèse Anfray © DR 17 Mars 2023 • N° 181 • Le Mutualiste RATP © Getty Images Vous êtes agent RATP ? Pour tout connaître des accompagnements spécifiques du Groupe RATP, rendez-vous sur Urban Group.18 Le Mutualiste RATP • N° 181 • Mars 2023 MES DROITS MA VIE PERSO Votre enfant a une grosse grippe, la varicelle, une otite et vous devez rester avec lui quelques jours, ou alors, il est en situation de handicap, atteint d’une maladie chronique, victime d’un accident grave et nécessite une aide prolongée et quotidienne : quels congés demander à votre employeur pour vous en occuper ? Si votre enfant a moins de 16 ans, est à votre charge et nécessite d’être gardé à la maison, le congé « enfant malade » est un droit dont vous disposez. Il donne droit à 3 jours par an de congés non payés si vous avez moins d’un an d’ancienneté, sinon c’est 6 jours. Il faudra rapidement le justifier avec un certificat médical attestant de son état de santé. Si, comme dans le second cas, son état de santé nécessite une présence soutenue, vous pouvez obtenir auprès de votre employeur le congé de présence parentale. Celui- ci vous permettra d’avoir 310 jours ouvrés, sur une durée maximale de 3 ans, renouvelable une fois et n’est pas rémunéré. Cependant, l’aidant peut bénéficier de l’allocation journalière de présence parentale (AJPP). • PASSEPORT ET CARTE D’IDENTITÉ : VERS DES MEILLEURS DÉLAIS DE DÉLIVRANCE 3 Depuis la fin de l’année 2021, les délais de délivrance du passeport sont interminables et avoisinent les 6 mois selon l’Ifrap. Concernant le renouvellement de la carte d’identité ainsi que les demandes de titres d’identités les rendez-vous sont tout aussi difficiles à obtenir. Pour cause, l’État n’avait pas anticipé la reprise des demandes suite au Covid-19. De fait, 9 millions de Français ont souhaité renouveler leur passeport ou carte d’identité en 2022. Pour remédier à ces difficultés et le lot de frustrations qui les accompagnent, l’État a annoncé le 16 janvier dernier l’ouverture de 500 nouveaux guichets de recueils de ces demandes partout en France afin d’augmenter les créneaux de rendez-vous en mairie. Affaire à suivre. • DES PRÉSERVATIFS GRATUITS POUR LES MOINS DE 26 ANS Annoncée début décembre 2022, la mesure concernant la gratuité des préservatifs pour tous les 18-25 ans est entrée en vigueur le 1 er janvier 2023 et concerne désormais tous les jeunes de moins de 26, sans minimum d’âge. Mais, est-ce que cela concerne tous les préservatifs ? Non, seulement les préservatifs de la marque « Eden » et « Sortez couverts ! » sont concernés et sont à retrouver en pharmacie, sans besoin d’ordonnance grâce à votre carte vitale. L’objectif : favoriser l’accès à ce type de protection et lutter contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (IST) chez les jeunes. ou présence parentale : quelles différences? Vous êtes agent RATP ? Pour tout connaître des accompagnements spécifiques du Groupe RATP, rendez-vous sur Urban Group. Conge enfant malade © Gettyimages © Gettyimages19 Mars 2023 • N° 181 • Le Mutualiste RATP MA VIE PERSO / SANTÉ BIEN-ÊTRE L’un se pratique sur l’eau, l’autre sur un court similaire à celui du tennis. Nés d’une alternative à deux sports bien distincts, le paddle et le padel n’ont rien en commun, ou presque. Tous deux apportent des bienfaits au corps et à l’esprit. Mais lesquels ? UN PEU D’HISTOIRE… Le padel naît au Mexique, dans les années 1970. N’ayant pas assez de place pour un court de tennis, Enrique Corcuera en fait construire un plus petit, de 20 mètres sur 10, entouré de murs de trois mètres de hauteur. Quatre ans plus tard, le prince espagnol Alfonso de Hohenlohe, en visite chez son ami, tombe sous le charme de ce sport, et ramène la discipline dans son pays. Le padel gagne en popularité, jusqu’à devenir le deuxième sport le plus pratiqué en Espagne ! De nos jours, plusieurs millions de joueurs s’y adonnent à travers le monde. Le paddle, aussi appelé stand up paddle, voit le jour dans les années 1950 à Hawaï. Les maîtres-nageurs se tenaient debout sur une planche de surf, munis d’une pagaie pour avancer et mieux surveiller les baigneurs. Tombée en désuétude, les surfeurs Laird Hamilton et Dave Kalama remettent cette discipline au goût du jour dans les années 2000. Leur objectif : continuer de s’entrainer lors des jours sans vagues. Depuis 2009, une délégation est consacrée à cette activité nautique au sein de la Fédération française de Surf. PADEL, PADDLE : MODE D’EMPLOI Dérivé du tennis, du squash et du badminton, le padel se joue en double avec une raquette de petite taille, percée de petits trous. Divisé en deux par un filet, le terrain compte deux carrés de services de chaque côté. Le compte des points se fait comme au tennis, et les rebonds sur les murs sont autorisés. En 2022, 1 273 terrains ont été recensés en France ! Le paddle, lui, peut se faire sur n’importe quel point d’eau : mer, océan, lac, rivière et même fleuve. Ce sport se décline sous plusieurs formes, comme la promenade, le relais et le surf. Il suffit de se tenir debout sur la planche, et de ramer avec la pagaie. Conçus pour faciliter le transport, des paddles gonflables sont très pratiques pour accéder aux rivières lors de randonnées par exemple. Il existe également des planches tandem. Attention, seul ou à deux, porter un leash (cordon qui relie la jambe à la planche) est indispensable. QUELS BIENFAITS CES SPORTS PROCURENT-ILS ? Moins physique que le tennis, le padel reste tout de même un sport aérobic. Jambes fléchies, buste en avant et bras en mouvement, cette pratique dynamise le corps et l’esprit. En effet, les rebonds sur les murs demandent une anticipation, et font ainsi travailler les réflexes et la coordination œil-main. Le paddle permet de développer l’agilité, tout en faisant travailler la ceinture abdominale et le haut du corps avec les mouvements de pagaie. Néanmoins, ces deux disciplines restent accessibles pour les débutants, et permettent de se (re) mettre au sport en douceur. • quels bienfaits? LE SAVIEZ-VOUS? Le padel et le paddle ont tous deux des équipes de France et des compétitions dédiées. L’équipe de France de paddle est d’ailleurs championne du monde depuis 2019 ! À quand ces sports aux Jeux olympiques ? © GettyimagesNext >